L'histoire de la race

alan vautre 

le dogue au 19 Ăšme siĂšcle

dogues utilisés pour la chasse à l'ours

Dogue carapaçonnĂ© utilisĂ© pour arrĂȘter les sangliers levĂ©s par d'autres chiens plus lĂ©gers.

Le chancelier Otto von Bismarck a popularisé la race en Allemagne

Origines du Dogue Allemand

Les origines lointaines du Dogue Allemand sont Ă  rechercher dans celles des molossoĂŻdes. Au nĂ©olithique apparaissaient dĂ©jĂ  2 nouveaux types de chiens : le lĂ©vrier et le molosse. Ces molosses, Ă  l’origine de nos dogues, sont reprĂ©sentĂ©s sur les bas-reliefs babyloniens, assyriens, Ă©gyptiens et grecs ; ils Ă©taient utilisĂ©s comme chiens de guerre et de garde par les Perses, les Celtes et les Grecs.

Le Dogue Ă  travers l'histoire

L’empire romain par la suite fut un grand importateur de molosses pour les jeux du cirque et un grand exportateur de chiens de guerre au cours de conquĂȘtes. Les romains auraient importĂ© un grand dogue anglais car il est possible que les Celtes, venus de Gaule, aient importĂ©s en Angleterre et en Irlande des ancĂȘtres de ces dogues. Au IIe siĂšcle, les chiens de Grande-Bretagne, qui Ă©taient peut-ĂȘtre des dogues, combattirent avec succĂšs dans les cirques romains les chiens de Molossis, qui Ă©taient auparavant considĂ©rĂ©s comme les chiens les plus forts. On retrouve ce type de chiens chez les Gaulois et dans toute l’Europe centrale comme chiens de chasse, de guerre et de garde mais aussi comme animal pour sa viande, sa peau et pour les sacrifices religieux.

Le Dogue Ă  travers les civilisations

Les migrations des peuples indo-europĂ©ens et les grandes invasions des Huns d’Europe centrale, des Goths peuple germanique et tout spĂ©cialement des Alains venus d’Iran furent Ă©galement accompagnĂ©es de chiens de type dogue, d’oĂč le nom alan donnĂ© Ă  ces chiens, terme toujours utilisĂ© de nos jours en Italie : Alano.

Évolution du Dogue

Au Moyen-Ăąge, la chasse Ă  courre au gros gibier se dĂ©veloppe et nĂ©cessite des chiens adaptĂ©s pour le loup, l’ours, le cerf ou le sanglier. A cette Ă©poque, ils apparaissent dans les cours seigneuriales de toute l’Europe oĂč ils Ă©taient utilisĂ©s Ă  la chasse mais aussi Ă  la garde. En pays germanique, un chien puissant de grande taille est souvent mentionnĂ© comme chien de combat, alors qu’en France on les connait sous les termes d’alan vautre, chien Ă  tĂȘte large, d’alan gentil, puissants et Ă©lancĂ©s chassant en meute et d’alan de boucherie, chien de garde.

Dogues dans la noblesse

Au 16Ăšme siĂšcle, quelques chiens puissants ont Ă©tĂ© importĂ©s d’Angleterre vers les pays germaniques. L’élevage d’un type de chiens comparable, appelĂ©s Anglais Docken, Anglais Tocken ou Chien Anglais, a commencĂ© en Allemagne au dĂ©but du XVIIe siĂšcle. Le terme Chien Anglais est restĂ© jusqu’au 19Ăšme siĂšcle en Allemagne, bien que cette dĂ©nomination ne soit pas une appellation d’origine, mais simplement une indication d’un type de chien spĂ©cifique. D’ailleurs, les chenils des dogues ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s comme « une Ă©table anglaise » et leurs soignants comme des « soigneurs anglais ». Les plus beaux et les plus forts restaient la nuit dans la chambre du prince comme chiens de chambre avec un collier dorĂ©. Ils recevaient gĂ©nĂ©ralement de grands coussins rembourrĂ©s garnis de peaux d’ours. Ils assuraient une protection contre les assassins la nuit.

Changements au fil du temps

A la rĂ©volution en France, les meutes de chasse sont dispersĂ©es et dĂ©cimĂ©es. Par contre, dans les pays germaniques, se dĂ©veloppe un chien dogue trĂšs proche de notre dogue actuel. A l’apparition des armes Ă  feu, de nombreux types de chiens impliquĂ©s dans les chasses Ă  courre, disparaissent et les dogues ne deviennent plus nĂ©cessaires. Seul un rĂŽle d’apparat, de garde et de compagnie persiste. Le Dogue devient alors plus rare et n’est conservĂ© que par quelques amateurs. Dans la rĂ©gion rurale du Wurtemberg, il s’est maintenu sous le nom de « chien ou dogue d’Ulm ». Ils Ă©taient alors dĂ©signĂ©s sous diverses appellations en fonction des pays, des couleurs de robe, de la taille et de l’utilisation : dogue d’Ulm, dogue anglais, grand dogue, danois, dogue de Stuttgart


Standardisation de la race

Dans les pays anglophones, il a Ă©tĂ© initialement appelĂ© "German Boarhound" puis "German Mastiff" ou "German Dogge", et enfin Grand Danois. Dans le livre gĂ©nĂ©alogique anglais, le nom de ‘German Boarhound" n’a Ă©tĂ© changĂ© en "Great Dane" qu’en 1894 ! Le 19 -Ăšme siĂšcle est celui de la cynophilie mondiale : En France : en 1824, une loi interdit les combats de chiens et la traction canine, la SPA est fondĂ©e en 1845, en 1850 une loi contre les mauvais traitements aux animaux est votĂ©e. En 1863 a lieu la premiĂšre exposition canine mais ne concourent que des types de chiens plutĂŽt que des races Ă  proprement parler. En 1884 la SociĂ©tĂ© Centrale Canine est fondĂ©e. En Allemagne, lors de la premiĂšre exposition canine en 1863 Ă  Hambourg, huit chiens ont Ă©tĂ© exposĂ©s comme "danois" et sept comme "Ulmer Doggen". A cette Ă©poque, un groupe d’éleveurs allemands dĂ©cide de rassembler toutes les variĂ©tĂ©s et apparaĂźt le nom « dogue allemand » en 1879. En 1988, le Deutscher Doggen Club est fondĂ© et un standard dĂ©fini. La production entre 1880 et 1910 de ces Ă©leveurs va ĂȘtre Ă  la base de tous les dogues europĂ©ens actuels.

Standardisation internationale

La plupart des standards des races sont rĂ©digĂ©s fin 19eme mais surtout dĂ©but 20eme Mais la vĂ©ritable harmonisation de la cynophilie ne s’amorce qu’avec la crĂ©ation de la FĂ©dĂ©ration Canine Internationale (FCI) en 1911. Le Doggen Club de France est fondĂ© en 1923 par des Ă©leveurs alsaciens et les inscriptions au LOF commencent en 1925. Les robes Ă©taient trĂšs mĂ©langĂ©es Ă  l’époque. Bien des hypothĂšses ont Ă©tĂ© avancĂ©es pour attribuer la paternitĂ© de la race Ă  un pays donnĂ© : le Danemark ne cesse de revendiquer sa prĂ©sĂ©ance car Buffon, notre naturaliste français, utilise le premier le terme de Grand Danois, repris ensuite rapidement dans les pays anglo-saxons. On ignore s’il voulait indiquer une provenance ou s’il dĂ©signait la couleur car le mot danoisĂ© servait Ă©galement pour dĂ©crire la couleur merle des beaucerons et des teckels jusqu’au dĂ©but du XX siĂšcle
. Quoiqu’il en soit, c’est la production des Ă©leveurs allemands du dĂ©but du XXĂšme siĂšcle qui a essaimĂ© dans tous les pays et qui constitue les origines certaines de nos dogues actuels : le terme Dogue Allemand est donc pleinement justifiĂ©.