L'histoire de la race

Origines du Dogue Allemand

Les origines lointaines du Dogue Allemand sont à rechercher dans celles des molossoïdes. Au néolithique apparaissaient déjà 2 nouveaux types de chiens : le lévrier et le molosse. Ces molosses, à l’origine de nos dogues, sont représentés sur les bas-reliefs babyloniens, assyriens, égyptiens et grecs ; ils étaient utilisés comme chiens de guerre et de garde par les Perses, les Celtes et les Grecs.

Le Dogue à travers l'histoire

L’empire romain par la suite fut un grand importateur de molosses pour les jeux du cirque et un grand exportateur de chiens de guerre au cours de conquêtes. Les romains auraient importé un grand dogue anglais car il est possible que les Celtes, venus de Gaule, aient importés en Angleterre et en Irlande des ancêtres de ces dogues. Au IIe siècle, les chiens de Grande-Bretagne, qui étaient peut-être des dogues, combattirent avec succès dans les cirques romains les chiens de Molossis, qui étaient auparavant considérés comme les chiens les plus forts. On retrouve ce type de chiens chez les Gaulois et dans toute l’Europe centrale comme chiens de chasse, de guerre et de garde mais aussi comme animal pour sa viande, sa peau et pour les sacrifices religieux.

Le Dogue à travers les civilisations

Les migrations des peuples indo-européens et les grandes invasions des Huns d’Europe centrale, des Goths peuple germanique et tout spécialement des Alains venus d’Iran furent également accompagnées de chiens de type dogue, d’où le nom alan donné à ces chiens, terme toujours utilisé de nos jours en Italie : Alano.

Évolution du Dogue

Au Moyen-âge, la chasse à courre au gros gibier se développe et nécessite des chiens adaptés pour le loup, l’ours, le cerf ou le sanglier. A cette époque, ils apparaissent dans les cours seigneuriales de toute l’Europe où ils étaient utilisés à la chasse mais aussi à la garde. En pays germanique, un chien puissant de grande taille est souvent mentionné comme chien de combat, alors qu’en France on les connait sous les termes d’alan vautre, chien à tête large, d’alan gentil, puissants et élancés chassant en meute et d’alan de boucherie, chien de garde.

Dogues dans la noblesse

Au 16ème siècle, quelques chiens puissants ont été importés d’Angleterre vers les pays germaniques. L’élevage d’un type de chiens comparable, appelés Anglais Docken, Anglais Tocken ou Chien Anglais, a commencé en Allemagne au début du XVIIe siècle. Le terme Chien Anglais est resté jusqu’au 19ème siècle en Allemagne, bien que cette dénomination ne soit pas une appellation d’origine, mais simplement une indication d’un type de chien spécifique. D’ailleurs, les chenils des dogues ont également été désignés comme « une étable anglaise » et leurs soignants comme des « soigneurs anglais ». Les plus beaux et les plus forts restaient la nuit dans la chambre du prince comme chiens de chambre avec un collier doré. Ils recevaient généralement de grands coussins rembourrés garnis de peaux d’ours. Ils assuraient une protection contre les assassins la nuit.

Changements au fil du temps

A la révolution en France, les meutes de chasse sont dispersées et décimées. Par contre, dans les pays germaniques, se développe un chien dogue très proche de notre dogue actuel. A l’apparition des armes à feu, de nombreux types de chiens impliqués dans les chasses à courre, disparaissent et les dogues ne deviennent plus nécessaires. Seul un rôle d’apparat, de garde et de compagnie persiste. Le Dogue devient alors plus rare et n’est conservé que par quelques amateurs. Dans la région rurale du Wurtemberg, il s’est maintenu sous le nom de « chien ou dogue d’Ulm ». Ils étaient alors désignés sous diverses appellations en fonction des pays, des couleurs de robe, de la taille et de l’utilisation : dogue d’Ulm, dogue anglais, grand dogue, danois, dogue de Stuttgart…

Standardisation de la race

Dans les pays anglophones, il a été initialement appelé "German Boarhound" puis "German Mastiff" ou "German Dogge", et enfin Grand Danois. Dans le livre généalogique anglais, le nom de ‘German Boarhound" n’a été changé en "Great Dane" qu’en 1894 ! Le 19 -ème siècle est celui de la cynophilie mondiale : En France : en 1824, une loi interdit les combats de chiens et la traction canine, la SPA est fondée en 1845, en 1850 une loi contre les mauvais traitements aux animaux est votée. En 1863 a lieu la première exposition canine mais ne concourent que des types de chiens plutôt que des races à proprement parler. En 1884 la Société Centrale Canine est fondée. En Allemagne, lors de la première exposition canine en 1863 à Hambourg, huit chiens ont été exposés comme "danois" et sept comme Ulmer Doggen. A cette époque, un groupe d’éleveurs allemands décide de rassembler toutes les variétés et apparaît le nom « dogue allemand » en 1879. En 1988, le Deutscher Doggen Club est fondé et un standard défini. La production entre 1880 et 1910 de ces éleveurs va être à la base de tous les dogues européens actuels.

Standardisation internationale

La plupart des standards des races sont rédigés fin 19eme mais surtout début 20eme Mais la véritable harmonisation de la cynophilie ne s’amorce qu’avec la création de la Fédération Canine Internationale (FCI) en 1911. Le Doggen Club de France est fondé en 1923 par des éleveurs alsaciens et les inscriptions au LOF commencent en 1925. Les robes étaient très mélangées à l’époque. Bien des hypothèses ont été avancées pour attribuer la paternité de la race à un pays donné : le Danemark ne cesse de revendiquer sa préséance car Buffon, notre naturaliste français, utilise le premier le terme de Grand Danois, repris ensuite rapidement dans les pays anglo-saxons. On ignore s’il voulait indiquer une provenance ou s’il désignait la couleur car le mot danoisé servait également pour décrire la couleur merle des beaucerons et des teckels jusqu’au début du XX siècle…. Quoiqu’il en soit, c’est la production des éleveurs allemands du début du XXème siècle qui a essaimé dans tous les pays et qui constitue les origines certaines de nos dogues actuels : le terme Dogue Allemand est donc pleinement justifié.